vendredi 3 février 2012

Mobilisation contre le circulaire Guéant sur les étudiants étrangers

Ecouter sur France-Culture
Inventaire avant élections à Lille : la question des étudiants étrangers
L'Europe : Qu'en est-il de la politique européenne concernant l'accueil des étudiants étrangers sur son territoire ?


MONTPELLIER
Suite à la promulgation de circulaires, dont celle dite «Guéant» du 31 mai 11 durcissant, encore un peu plus, les conditions d’accueil et de délivrance des titres de séjour en France, déjà extrêmement sévères et pénibles, il s’est formé afin de résister aux mesures et lois racistes un «Collectif des étudiants étrangers à Montpellier».

Appel
 Pour des raisons électoralistes et racistes, l’État français a renforcé l'arsenal juridique discriminatoire régissant la délivrance des titres de séjour pour les étudiants étrangers. Dernier en date : la circulaire Guéant du 31 mai 2011.
Elle rend l'obtention du titre de séjour presque impossible!
Cette discrimination se poursuit par la loi du 06 septembre, qui augmente les conditions de ressources pour les demandes de renouvellement (de 430 à 615e).
Par la loi des Finances 2012 aussi, qui instaure une taxe pour le dépôt, du 1er titre de séjour de 110e non remboursable.
Afin de lutter contre la répression étatique sans précédent dont font l'objet les étudiants étrangers et les sans-papiers, nous "Collectif des étudiants étrangers à Montpellier" avons pour but de créer et de resserrer des liens de solidarité entre TOUS les étudiants et toutes les personnes considérant que ces politiques n'ont qu'une visée : stigmatiser et rendre responsable de la crise : les pauvres, les étrangers, les sans-papiers, etc.
Nous luttons pour :
  • L'abrogation des circulaires Guéant
  • L'arrêt immédiat des expulsions
  • Le retour à la gratuité du titre de séjour
  • La délivrance du titre de séjour définitif dans un délai de 15 jours maximum contre 6 à 8 mois aujourd'hui. Délais arbitraires qui placent les étudiants dans l'illégalité car ils se retrouvent sans papiers !
  • La délivrance et le renouvellement des titres de séjour sans conditions.
  • Un titre de séjour pluriannuel autorisant 1 année supplémentaire par diplôme (4 ans pour la Licence, 3 ans Master, 4 ans Doctorat)
  • La régularisation de toutes les personnes – désignées - comme «sans-papiers»

Manifestation
SAMEDI 4 Février à 15h place de la Comédie
pour finir sur la place devant la Préfecture face à la Poste.


!!!TOUS ENSEMBLE pour L’ÉGALITÉ!!!

Infos:
Courriel : coll.etudiantsetrangers.mtp@gmail.com
Facebook: collectif des étudiants étrangers à Montpellier http://www.facebook.com/groups/351937561487142/

SAINT-DENIS (93)
APPEL A MOBILISATION CONTRE LA CIRCULAIRE GUEANT

Suite à l’application de la circulaire du Ministère de l’Intérieur français du 31 mai 2011, appelée « Circulaire Guéant » et de ses impacts sur l’organisation des projets d’études et des projets professionnels des étudiants étrangers en France, Nous, étudiants étrangers, nous nous auto-organisons afin de créer le cadre intellectuel, organisationnel et politique nous permettant de nous informer, d’informer, de sensibiliser et d’agir au près des préfectures, des universités et du gouvernement face aux abus qu’elle prescrit.
Nous considérons que c'est toute la logique de la circulaire qu'il faut revoir : il ne faut pas modifier mais RETIRER la circulaire Guéant.

L'accueil des étudiants étrangers constitue aujourd'hui un enjeu crucial dans le processus d'internationalisation des universités françaises et dans la constitution des réseaux avec les universités étrangères. La circulaire Guéant pénalise fortement les universités françaises en les rendant moins attractives pour les étudiants étrangers et vice-versa.

L'esprit de la politique de M. Guéant ne se comprend que dans une logique, là encore, de politique du chiffre : les étudiants étrangers représentent en effet un quart des entrées en France et ne sont ainsi vus que comme un flux à réduire.

Dans ce contexte mobilisateur, nous vous prions de vous joindre à nous le
Vendredi 3 février 2012 à l’Université de Paris 8 Saint Denis – Vincennes, Salle xxx à 18h pour faire le point ensemble sur les répercussions de la circulaire Guéant dans nos projets d’études et professionnels :

- Refus de renouvellement de titre de séjour
- Refus de changement de statut
- Augmentation des frais de renouvellement de titre de séjour entre frais de dépôt de dossier et timbre fiscal
- Refus de visas d’études pour limitation d’âge, etc.
S'incrire au groupe que nous venons de créer à Paris8, écrivez à collectif-etudiants-etrangers@googlegroups.com

PARTOUT
Collectif du 31 Mai Collectif des étudiants étrangers en CDS
Qui sommes nous ? Que voulons nous faire ? Et Comment vous joindre à nous ?

Étudiants étrangers : portraits de "nouveaux sans-papiers"
par Hélène Sallon, Le Monde, 23/1/2012

Elles s'appellent Kahina, Ekaterina et Lina. Venues de Russie et d'Algérie pour étudier en France, elles ont suivi un parcours d'excellence dans les domaines de la biologie, de la linguistique et de l'ingénierie informatique, qui devait les mener sur la voie de la professionnalisation. Sans jamais rencontrer de difficultés administratives.

Jusqu'à la circulaire Guéant du 31 mai 2011 qui, en imposant des critères plus restrictifs à l'accueil des étudiants étrangers en France, a fait de leurs démarches un véritable "calvaire". Ni étudiantes ni salariées, elles appartiennent désormais, selon l'une d'elles, à "la nouvelle catégorie de sans-papiers". Elles se battent aujourd'hui pour contester le refus de renouvellement de leur titre de séjour et éviter une expulsion "humiliante". Avec le soutien du Collectif du 31 mai, constitué en réaction à la circulaire Guéant. Et, avec l'espoir que la circulaire atténuée, présentée par le ministre de l'intérieur le 4 janvier, signée le 12, permettra la révision de leur situation.
  • Kahina, 28 ans : "Je fais partie de la nouvelle catégorie des sans-papiers"
Kahina, 28 ans, a quitté l'Algérie en 2001 pour poursuivre un parcours d'excellence en microbiologie. Elle est aujourd'hui sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français.
Kahina, 28 ans, a quitté l'Algérie en 2001 pour poursuivre un parcours d'excellence en microbiologie. Elle est aujourd'hui sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français.Hélène Sallon
"Venir en France pour mes études, c'était assez naturel et spontané", se souvient Kahina, dont la détermination semble à peine entamée par la situation dans laquelle elle se trouve aujourd'hui. Imprégnée depuis son enfance de la langue et de la culture françaises, elle quitte l'Algérie à 17 ans pour poursuivre ses études à Paris. Un parcours d'excellence qui la mène jusqu'à la soutenance d'un doctorat en microbiologie en juillet 2011. "J'ai reçu un enseignement de qualité. J'en suis reconnaissante aux responsables qui m'ont encadrée", insiste-t-elle.
Chaque année, elle obtient son titre de séjour sans aucun problème. Soutenue financièrement par ses parents, elle peut justifier des 500 euros de revenus par mois que réclame la préfecture. Sans problème, jusqu'à la rentrée 2011. Pour compléter sa formation, elle postule à un master II de management de la santé, ouvert aux professionnels et aux chercheurs. Elle est sélectionnée parmi quatre cents personnes. Une formation qui devrait lui ouvrir les portes du monde de l'entreprise.
Au moment de renouveler son titre de séjour en septembre, l'accueil à la préfecture est différent. "Cette année, il n'y a plus de réelle communication. Il y a un mur côté administration", s'étonne-t-elle. Les lettres de soutien des responsables de formation n'y font rien. "Votre parcours est complexe et chaotique", lui rétorque-t-on. Elle attend une réponse pendant trois mois, sans être régularisée, même temporairement. Elle continue quand même à aller en cours, passe ses examens, mais ne peut pas suivre le stage.
Le 2 décembre, c'est "la claque". Elle reçoit une obligation de quitter le territoire français (OQTF) sous trente jours. "Une lettre très rude. Un résumé de ma vie où l'on conclut par : 'Malheureusement, cette année vous présentez une régression'. C'est très choquant et humiliant personnellement", dit-elle, émue. Choqués, ses responsables de formation le sont aussi. "Je fais partie de la nouvelle catégorie de sans-papiers qui voient le jour", lance-t-elle dans un rire jaune.
La seule issue est le recours devant un tribunal administratif, une procédure de fond qui peut prendre de cinq à six mois. Elle n'a pas hésité. "Il faut que cette OQTF soit annulée. Je suis maintenant fichée dans tout Schengen. Cela va me créer des difficultés pour voyager et travailler, alors que je n'ai commis aucun délit. Ça me fait clairement peur pour mon avenir professionnel", confie-t-elle. Avec une expertise comme la sienne, les propositions d'embauche ne manquent pas. "J'essaie seulement de bâtir un projet professionnel. Là, tout tombe à l'eau."
L'espoir n'a pour autant pas disparu. Notamment, grâce au soutien du Collectif du 31 mai et de son "parrain" Didier Guillot, l'adjoint au maire de Paris chargé de la vie étudiante. Peut-être son cas sera-t-il révisé à la suite de l'allègement de la circulaire Guéant. En attendant, elle a peur "de se faire arrêter, de se retrouver attachée à un radiateur le temps qu'un avocat arrive".
Ekaterina Tyunina, 26 ans, est venue de Russie pour étudier en France en 2006. Elle se bat aujourd'hui pour pouvoir poursuivre sa formation professionnelle en France.
Ekaterina Tyunina, 26 ans, est venue de Russie pour étudier en France en 2006. Elle se bat aujourd'hui pour pouvoir poursuivre sa formation professionnelle en France.Hélène Sallon
Une pointe de timidité dans la voix, Ekaterina relate ce qui l'a amenée de Beloretchensk, une ville du sud-ouest de la Russie, à la France en 2006. Son diplôme de professeur d'anglais et français en poche, elle veut vivre sa "passion française". Après avoir passé une batterie de tests, elle est acceptée en master I de lettres modernes à Paris IV. Pour subvenir à ses besoins, elle passe un contrat étudiant-logement avec une famille. De quoi justifier auprès de la préfecture d'un hébergement et de revenus. Les démarches pour obtenir le titre de séjour étudiant ont pourtant toujours été "très difficiles". "Psychologiquement, ce n'est pas évident. L'attitude des employés est choquante, ils font peu de cas de notre situation."
Alors qu'elle envisage de poursuivre un doctorat, on l'invite à participer à l'Opération Phénix, un concours universitaire destiné à l'insertion professionnelle des étudiants en sciences humaines. Vingt-six d'entre eux seront sélectionnés par des grandes entreprises pour un contrat de professionnalisation avec une embauche en CDI à la clé. "C'était une grande opportunité. Je voulais gagner ce concours car j'ai toujours voulu faire des sciences économiques. J'y ai mis toute mon énergie", explique-t-elle. Son profil atypique plaît, elle est retenue par trois entreprises. Elle choisit un poste de chargée de clientèle privée dans une grande banque française.
C'est là que tout bascule. En août 2011, elle se rend à la préfecture, sa promesse d'embauche en main, pour demander son passage en statut "salarié". On la fait revenir plusieurs fois. D'autres étudiants lui parlent de la nouvelle circulaire Guéant du 31 mai, mais elle reste confiante. "Je n'imaginais pas qu'on pouvait m'opposer un refus", confie-t-elle. En novembre, son titre de séjour expire, la formation ne peut la garder. Puis, le verdict tombe, en décembre. Son changement de statut est refusé. Elle remplissait pourtant toutes les conditions : l'entreprise était prête à payer une taxe de 1 800 euros pour l'embaucher et son salaire est supérieur à un smic et demi. "Vous comprenez que votre parcours d'études est incohérent avec le métier dans lequel vous voulez travailler", lui oppose-t-on toutefois. A l'employeur, il est reproché de ne pas avoir suffisamment diffusé l'offre d'emploi dans un secteur qui n'est pas considéré "en tension".
"C'est l'incompréhension. J'ai l'impression que toute ma vie professionnelle part", dit-elle, bouleversée. L'entreprise, seule à même de formuler un recours, renonce. "C'était le premier refus qu'ils rencontraient. Ils ont joué le jeu du ministère." Elle n'a plus de nouvelles. Elle conserve toutefois le soutien des responsables de l'université, qui ont écrit aux autorités des lettres en sa faveur. M. Deforge, responsable de l'opération Phénix, fait tout pour qu'elle ne perde pas espoir. Mais elle n'en a plus beaucoup. "Je commence à baisser les bras. J'ai l'impression d'avoir perdu un an, peut-être même cinq."
Son récépissé expire dans une semaine. "J'ai toujours été dans la légalité et maintenant, je me retrouve expulsable. C'est humiliant et injuste pour moi", dit-elle abasourdie. Le Collectif du 31 mai lui donne un peu d'espoir. Grâce à lui, elle a été parrainée par le président de l'université Paris VII-Diderot, qui doit l'aider dans ses démarches. Elle espère que son poste sera gelé, en attendant la révision de son dossier à la suite de l'allègement de la circulaire Guéant. Ou en attendant de reprendre un doctorat. Sinon, c'est le retour en Russie. "C'est compliqué. Si je rentre, je perds aussi ma vie personnelle."
  • Lina Rizou, 24 ans : "On est vus comme les sans-papiers chics"
Lina Rizou, 24 ans, est venue d'Algérie en 2009 pour poursuivre ses études d'ingénieur informatique. Elle voudrait avoir sa première expérience professionnelle en France.
Lina Rizou, 24 ans, est venue d'Algérie en 2009 pour poursuivre ses études d'ingénieur informatique. Elle voudrait avoir sa première expérience professionnelle en France.Hélène Sallon
Lina parle de son arrivée en France comme d'une époque révolue. C'était en 2009 et "à l'époque, la France encourageait les étudiants algériens à venir étudier en France en recrutant via le programme Campus France. Il était même bien vu de motiver son désir d'avoir une première expérience professionnelle en France", se souvient-elle. Diplômée d'un bac+5 en ingénierie informatique, spécialisée dans les réseaux, elle a le profil idéal. Elle est sélectionnée dans un master I à l'université de Versailles, classé parmi les dix premiers du classement SMBG des masters et où 90 % des étudiants sont étrangers.
En vingt jours à peine, elle obtient son visa. Puis, avec la même facilité, son titre de séjour "étudiant". Elle vit dans un foyer de sœurs dans le 16e arrondissement parisien. Ses parents la soutiennent financièrement. Toujours avec la même facilité, son titre de séjour est renouvelé l'année suivante pour qu'elle suive un master II. Ce cursus doit la mener, au terme d'un stage, vers une éventuelle embauche. Un stage qu'elle effectue avec brio dans la filiale française d'un grand opérateur britannique. Tout naturellement, son chef lui propose un CDI.
Les problèmes commencent alors. Les démarches qu'elle entreprend avec l'entreprise pour obtenir le statut "salarié" se soldent par un refus dès septembre. Au motif que l'entreprise ne justifie pas de recherche pour ce poste sur les réseaux traditionnels. Sans plus d'explications, une employée de la préfecture lui répond sèchement : "Vous allez être expulsée." "Ça m'a fait un choc." La décision, "claire et définitive", ne peut-être contestée qu'auprès du ministère de l'intérieur. Une procédure qui prendra trois à quatre mois, mais dans laquelle l'entreprise se lance. "A l'époque, on ne savait pas qu'il y avait la circulaire et une sorte de quota pour limiter l'immigration professionnelle", dit-elle. Sans papiers, elle se démène pour obtenir une autorisation provisoire de séjour jusqu'en février.
Tous les espoirs s'effondrent en décembre avec le refus du ministère, qui estime que rien ne justifie l'embauche d'un étranger dans un secteur d'emploi qui n'est pas "en tension". Il ne reste plus que le recours devant le tribunal administratif. "L'entreprise a dit non, car c'est une procédure longue et coûteuse, et je serais moi-même sans papiers en France", relate-t-elle, compréhensive. Seul le Collectif du 31 mai la soutient encore. Ironie du sort, aux manifestations de sans-papiers, ils sont pointés du doigt comme "les sans-papiers chics".
La nouvelle circulaire Guéant du 12 janvier lui a redonné un peu d'espoir de voir son dossier réexaminé. "J'ai recontacté mon entreprise et j'ai réussi à les convaincre de reprendre les démarches. Elle était réticente mais depuis elle a eu quatre autres cas de refus", se félicite-t-elle. Le problème est que les critères d'examen des dossiers n'ont pas été spécifiés. De toute manière, elle ira jusqu'au bout, ne serait-ce que pour le soutien que lui manifeste son entreprise. Sinon, elle pense déjà au plan B : "Postuler dans d'autres pays en Europe ou même au Canada ou à Dubaï. Car je ne perds pas mon objectif de carrière." A ses compatriotes qui lui demandent conseil pour les études, elle leur recommande la Belgique, l'Allemagne ou les Pays-Bas. "Ces pays ont pris le relais pour accueillir les étudiants qui ont étudié en France. On leur sert des cadres sur un plateau d'argent."

Etudiants étrangers en France : la contestation se poursuit contre la "circulaire Guéant"
par TV5
En dépit de la marche arrière du gouvernement français, la contestation se poursuit contre la "Circulaire Guéant", du nom de l'actuel ministre de l'intérieur et proche de Nicolas Sarkozy.
Émis le 31 mai 2011 et envoyé à toutes les préfectures de région et de département, ce texte officiel stipule notamment qu'« il convient de rappeler que les étudiants étrangers ont prioritairement vocation, à l'issue de leur séjour d'études en France, à regagner leur pays ».
Des critiques venues de tous horizons politiques avaient contraint le gouvernement à faire marche arrière et, finalement, à publier le 4 janvier une nouvelle version de la circulaire, atténuée, sans mettre fin à la controverse.
Une cérémonie publique de parrainage d'étudiants étrangers par des personnalités du monde universitaire, comme le prix Nobel de Physique Albert Fert, est prévue le 10 janvier à Paris.
Zoom:La circulaire amendée ne satisfait pas la communauté universitaire
Manifestation contre la "Circulaire Guéant" (D.R.)

La circulaire amendée ne satisfait pas la communauté universitaire

09.01.2012AFP-Des "modifications" au nouveau texte présenté par le gouvernement sur le travail des étudiants étrangers, pour compléter la circulaire Guéant du 31 mai 2011, devaient être proposées lundi, le collectif d'étudiants victimes jugeant la copie "à revoir". La Conférence des présidents d'universités (CPU), celle des grandes écoles (CGE) et celle des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi) ont consulté vendredi le Collectif d'étudiants étrangers du 31 mai et les organisations étudiantes sur le projet de circulaire complémentaire présenté mercredi dernier par le gouvernement.

"Des contributions importantes et intéressantes ont été proposées, permettant d’aboutir à des compléments de rédaction de la circulaire qui devrait ainsi répondre aux principales difficultés d’application de la circulaire du 31 mai", ont-elles expliqué dans un communiqué.

"Ces propositions de modifications sont en cours de relecture et de validation au sein des instances des trois conférences, avant d’être transmises, dans la journée de lundi, aux ministres" concernés, Claude Guéant (Immigration), Xavier Bertrand (Travail) et Laurent Wauquiez (Enseignement supérieur), ont-elles ajouté.

Le communiqué ne précise pas ces modifications mais, de sources proches du dossier, on précise que "l'idée est d'arriver à couvrir le maximum de cas" d'étudiants ayant essuyé un refus de travailler en France.

Le collectif du 31 mai, qui regroupe ces étudiants et a recensé "plus de 1.000 cas", a en effet jugé, après avoir vu vendredi pour la première fois la circulaire complémentaire, que celle-ci était "à revoir".

"La copie est à revoir parce qu'elle n'apporte aucune solution concrète, ni dans sa forme ni dans son contenu", a déclaré à l'AFP la porte-parole du collectif, Fatma Chouaieb, une Tunisienne diplômée de HEC et qui a finalement pu être embauchée dans une grande multinationale d'audit et de conseil.

La circulaire complémentaire "est une déclaration de bonnes intentions qui ne précise pas assez les critères de recevabilité des dossiers qui restent toujours à l'appréciation des agents de préfecture, au lieu de revenir aux établissements d'enseignement supérieur et aux entreprises qui recrutent les diplômés étrangers", a-t-elle ajouté.

Les trois ministres concernés avaient décidé mercredi d'assouplir la délivrance du permis de travail à certains étudiants étrangers à "haut potentiel", notamment ceux ayant "une compétence spécifique recherchée" comme "la connaissance approfondie d’un pays ou d’une culture étrangère".

Mais le Collectif du 31 mai et l'Unef, la première organisation étudiante, avaient réagi négativement, craignant toujours un traitement "au cas par cas" laissant place "à l'arbitraire" et réclamant le retour à l'avant 31 mai.

La Fage, deuxième organisation étudiante, a demandé vendredi que le nouveau texte précise "qu'aucune expulsion ne sera effectuée" pendant le réexamen des dossiers des diplômés auxquels a été refusé un permis de travail.

Deux recours ont été déposés devant le Conseil d’État, en novembre 2011, contre la circulaire Guéant, l'une par le collectif, l'autre par le Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti).


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