vendredi 30 décembre 2011

Conte de Noël en forme de bonne année

 


Il faut croire aux contes de Noël.
C’est l’histoire d’un type qui s’endort profondément le 25 décembre de 2011 après un copieux réveillon et qui se réveille une année plus tard presque en 2013.
Et que voit-il ?
Des entreprises dirigées par ceux qui y travaillent, des collectifs de villes et de citoyens qui débattent de la production à réaliser. Les femmes et les jeunes y participent pleinement. Même les soldats se sont organisés en syndicats et même parfois en conseils.
Quelques veilles bedaines datant de la « bande à Sarko », de la « gauche molle » et du Modem errent hagard, le regard perdu dans les rétroviseurs. Ils se demandent comment ils en sont arrivés là et ne comprennent toujours pas. C’est Noël et ce sera bientôt le nouvel an. On quitte 2012 en pleine forme. Ce réveil est vraiment merveilleux.
Il faut dire que 2012 fut une année magnifique partout dans le monde.
Pourtant ça avait mal commencé : le traité des dix sept, l’étranglement de la Grèce et celui du Portugal qui n’en finissait pas son triste fado de la rigueur, l’Italie après le règne du « chevalier prédateur débauché » se convulsait sous la férule d’un père fouettard déguisé en Professeur d’économie. La France, aiguillonnée par le cavalier Sarko sur sa monture « triple A », caracolait et se préparait à la troisième rigueur AAA après sa réélection. Ailleurs les apôtres du productivisme poussaient vers la catastrophe : la mer devenait un cloaque qui menaçait les basses terres sous l’effet de serre, le ciel était irrespirable et la terre un bourbier ou le blé sentait le moisi.
Mais dans un petit pays quasi inconnu, les citoyens ulcérés de voir leurs salaires se réduire et leurs libertés se rabougrir décidèrent de s’occuper de leurs affaires. Ils déclarèrent leurs dettes « non souveraines » et imposèrent les banques responsables de ces dettes. Le monde entier en fut impressionné et on loua partout l’intelligence de ce petit pays qui avait redécouvert la bonne méthode. En fait ses habitants ne faisaient que reprendre positivement une recette connue : « quand on veut une omelette il faut casser les œufs ». Leurs ventes de plumes d’édredon qui faisait leur gloire depuis des siècles repris des belles couleurs et les volcans fournirent l’énergie nécessaire.
Cet exemple impressionna la terre entière et fut imité partout même dans les pays où il n’y avait nul besoin d’édredon. L’indignation explosa sous toutes ses formes. Les pays soumis à la « rigueur » chassèrent les professeurs « austères pour les autres » et imposèrent enfin les grosses fortunes à la bonne hauteur. Les travailleurs qui ne voyaient comme avenir que le chômage ou la délocalisation récupérèrent leurs ateliers, leurs bureaux. Les étudiants qui jusque la devaient étudier sans avenir reprirent espoir. En Afrique les indignés, les paysans, les étudiants et bien sûr les femmes chassèrent les tyrans et le continent s’ouvrit à la libre parole ce qui lui permit de reprendre très vite de la vigueur.
En Chine, à l’occasion du congrès, « la bande des neuf » se retira pour méditer et laissa les affaires aux mains des indignés qui étaient apparus d’abord à Shanghai et à Beijing et ensuite, comme cent fleurs, partout dans le vaste pays. Rapidement tout alla beaucoup mieux.
Le président des USA à la fin de son mandat, poussé par les innombrables paupérisés de la « middle class », lâcha Wall Street et se souvint de tous les espoirs qu’il avait initié quatre ans plus tôt. Il retrouva ainsi de la force pour imposer la sécurité sociale, la relance et la paix. Un impressionnant succès s’en suivi.
Il faut y croire, 2012 sera une grande année.

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