mercredi 29 septembre 2010

La fourmi de dix-huit mètres du désert

par Ayman El Kayman, Coups de dent n° 133, 28/9/2010
Qui a enlevé les sept employés d’AREVA et de SATOM au Niger ? Officiellement, un groupe terroriste répondant au joli nom poétique d’Al Qaïda au Maghreb islamique, ou, comme le disent tous les « experts » invités sur les plateaux de télévision, AQMI (prononcer « akmi »). Tous ces « experts » nous parlent d’ « akmi » comme de vieilles connaissances, avec lesquelles ils auraient gardé les chameaux dans leur enfance. Bref, ils ont l’air de bien les connaître. Où les ont-ils rencontrés ? Dans les brasseries du Faubourg  Saint-Germain ?
Moi, AQMI, j’connais pas. « Abou Zeid » – leur chef , paraît-il -, je ne sais pas à quoi il ressemble, sous son chèche et derrière sa barbe. Pour moi, donc Al Aqäida au Maghreb islamique, c’est comme  la « fourmi de 18 mètres » de Robert Desnos  : « ça n’existe pas, ça n’existe pas ».
Diverses hypothèses ont été émises sur les auteurs de ces enlèvements et leurs motivations. J’en ajoute une à la liste :
Et si « Abou Zeid » n’était, tout comme Djamel Zitouni, ou « Abderrazk El-Para » ou « Tarek » ou bien d’autres encore, qu’un vulgaire officier du DRS algérien ? Comment, vous ne savez pas ce qu’est le DRS ? Et si je vous dis : la SM, ça vous aide ? Allez, je donne ma langue au chat : le DRS, c’est le Département de renseignement et de sécurité algérien, l’ex-Sécurité militaire, bref les moukhabarat. Cet organe, comme le KGB dans la défunte Union soviétique, fait la pluie et le beau temps en Algérie depuis presque 50 ans. Il fait et défait  -et parfois assassine – les présidents, les élections, les affaires en tous genres. Djamel Zitouni, le marchand de poulets censé avoir enlevé en 1996 les moines français de Tibéhirine, finalement assassinés – on ne sait toujours pas par qui -, était l’un de leurs agents. Tout comme le fameux « Tarek », le grand artisan des attentats du métro et du RER à Paris en 1995. Zitouni comme Tarek, ont disparu sans laisser de traces. Officiellement, morts au combat ou en détention.  Ou peut-être en goguette à travers le Sahara, comme « Abderrazak El-Para », prédécesseur de « Abou Zeid » dans le rôle du MBD (méchant barbu du désert)…
L’Algérie des généraux, des colonels et des commandants du DRS, qui sont tous des hommes d’affaires (juteuses) a décidé depuis plusieurs années d’établir une alliance stratégique militaire - et économique - avec les USA  et, secondairement, la Chine. Un des objectifs de cette alliance est de balayer définiivement la présence et l’influence française dans la région sahélo-soudanaise, de la Mauritanie au Tchad, en passant par le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Les multinationales anglo-américano-australo-sudafricaines lorgnent sur l’uranium du Niger , le pétrole de Mauritanie et du Tchad et les autres richesses du sous-sol. Les multinationales chinoises aussi. AREVA, qui exploite l’uranium du Niger, est une épine dans leur pied. Tout est bon, donc, pour faire fuir les Français. Par exemple, des enlèvements.
Scénario : d’ici quelques jours, vous allez voir que l’armée algérienne va annoncer triomphalement avoir « libéré les sept otages » au cours d’une brillante opération où non seulement tous les preneurs d’otage ont trouvé la mort (il vaut mieux éliminer ce genre de témoins gênants), mais aussi les otages, malheureusement (ce genre de témoins peut aussi être gênant). Pas difficile de libérer – et de tuer, par inadvertance - des gens qu’on a capturé.
Ayman El Kayman, Président du Comité Sauvons la Françafrique !
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
...et à mardi prochain !

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