lundi 15 février 2010

"Main basse sur l’info" sur ARTE : feu sur les "théories du complot"!

par wahrheiten.org, 11/2/2010. Traduit par Michèle Mialane, édité par Fausto Giudice, Tlaxcala
Original : Mainstream macht mobil gegen “Verschwörungstheorien” im Internet
Le 9 février 2010 Arte a diffusé une émission intitulée « Main basse sur l’info ». Il s’agissait naturellement des blogueurs et des médias tenus par des internautes indépendants et non des médias dominants. Pouvait-il en être autrement ?
Le regard critique porté par les blogueurs de la Toile, souvent à contre-courant des médias grand public trouve-t-il désormais tant d’écho que la pensée dominante doive lui apporter des « correctifs » ?
C’est en tout cas l’impression qu’on pourrait avoir en regardant la première partie du reportage d’Arte, le film « Les effroyables imposteurs  ». L’émission sera rediffusée le 12 février à 10h30 sur Arte - pour ceux qui ont encore une télé et contribuent par leurs redevances audiovisuelles à financer ces délires.
Arte a rendu visite « à l’hebdomadaire qui combat en première ligne les théories du complot » : le Spiegel-Online. On demandait à son rédacteur en chef, Rüdiger Ditz, si la grande confiance dont jouissent les médias traditionnels au sein de la population pouvait freiner l’essor de ce journalisme alternatif. Il répondait :
«  Je le croirais volontiers.
En effet, la confiance en l’indépendance du journalisme est, je crois, très profondément enracinée en Allemagne. »
Comme il a raison ! La confiance est très profondément enracinée. Mais l’indépendance, elle, doit très clairement être mise en question. Affirmer qu’elle existe est une très mauvaise blague. Peut-être que les médias ont été un jour réellement indépendants, mais cette  époque est révolue depuis plusieurs décennies. La confiance, elle, est restée.  Pourquoi donc au juste ?
Ditz poursuivait :
« ... on n’a donc pas un besoin (entre guillemets) si absolu de cette blogosphère. »
Que pouvait-il bien vouloir dire ? Peut-être que les médias en général et le Spiegel en particulier aimeraient bien être débarrassés des blogueurs ? Les chiffres sont intéressants. Selon Arte la RFA ne compte que 300 000 blogs, contre environ 2 millions en France.
La voix off aura elle aussi une position très claire dans la suite de l’émission :
« C’est par les blogs que les rumeurs et théories du complot se répandent le mieux.»
En va-t-il autrement pour le  Spiegel et Cie ? Qui répand depuis plus de 20 ans la rumeur selon laquelle la terre se réchauffe à cause du CO2 produit par les activités humaines ? (1)
Ditz parle de « journalisme participatif ». Il veut dire par là que les lecteurs peuvent être eux aussi acteurs des médias en proposant des informations, voire des articles personnels qui seront ensuite remaniés et publiés. Ce serait un critère important pour expliquer la grande visibilité de la blogosphère en RFA.
C’est exact : cette participation du lecteur, la baisse du seuil d’inhibition pour donner son opinion ne s’est vraiment révélée que grâce aux blogs. À l’époque des médias papier, le lecteur pouvait, au mieux, participer par le Courrier des lecteurs ; on ne pouvait coller autant à l’actualité ni s’exprimer autant.
La plupart des blogs et quelques magazines de la pensée dominante autorisent maintenant des commentaires directs de leurs articles. Il n’est pas rare de constater à quel point l’opinion des lecteurs diffère aussi bien de celle des blogueurs que de celle des médias établis, ni de découvrir des erreurs évidentes.
Ceci représente un véritable danger pour la pensée dominante «indépendante», car il devient  de plus en plus difficile d’influencer l’opinion et de la manipuler. La confiance se perd, lentement mais sûrement.
On commence à s’amuser quand le chef du projet français de journalisme participatif Le Post est confronté, sous l’œil  de la caméra, à des articles parus sur sa plate-forme et un peu pénibles pour lui, qui les a prétendument vérifiés de très près avant de les publier. Mais voyez vous-même. C’est superbe, en particulier ses efforts ridicules pour s’en tirer. On peut se demander qui commande ici ?
Arte s’obstine à affirmer que ce processus est dangereux. Ah bon, personne ne doit donc publier quelque chose qui n’a pas été vérifié par les médias établis - en un mot : censurés- sous peine de voir le pays « inondé de théories du complot » ? Bravo, Arte, vous vous êtes trahis.
Il ne manque plus guère que d’assimiler le «journalisme citoyen» au terrorisme. Ce n’est certes pas dit de cette façon, mais on s’attend à chaque instant à en arriver là et le mouton de Panurge moyen l’a sûrement compris ainsi. Pauvres de nous !
Zeynel Cekici, le responsable d’Alter Info, une plate-forme française de publication indépendante, subit une attaque en règle de la part des journalistes d’Arte. Voici ses réponses :
« Je ne crois pas que la presse est plus libre en France qu’en Iran ou en Russie. Dans ces pays les journalistes ont peut-être davantage peur du gouvernement et suivent davantage la ligne gouvernementale.
Mais croyez-vous vraiment qu’il en va autrement en France ? Seules les méthodes changent. Bon, d’accord, la pression sur nos journalistes n’est pas aussi forte- mais s’ils veulent garder leur travail, ils ne peuvent pas tout dire. »
Ceciki a été traduit en justice, en France, pour incitation à la haine raciale - ça se fait ailleurs aussi. Un risque que courront peut-être bientôt tous les publicistes indépendants ? Non, celui qui continue à relayer sagement  la pensée dominante n’a rien à craindre.
Préparons-nous à des temps difficiles, car plus les «conspirationnistes du blog» attireront l’attention, plus la contre-attaque se durcira. Il est des pouvoirs avec lesquels il ne faut pas plaisanter, surtout quand ils se sentent effectivement de plus en plus mis en question.
Aussi longtemps que la justice pourra jouer ce jeu, elle ne se privera pas d’être très dure. C’est ce que dit l’avocat de la partie civile opposée à Ceciki. C’est exactement la même chose en RFA, car la démocratie n’est plus qu’un mot, une théorie jamais appliquée, qu’on veut nous faire prendre pour la réalité.
Cette émission d’Arte est un scandale. Mais comme le disait si bien le Mahatma Gandhi :
« D’abord ils t’ignorent, puis ils se moquent de toi, ensuite ils te combattent et à la fin tu l’emportes. »
De toute évidence on n’en est plus à ignorer ni à se moquer, la guerre est déclarée. Mais à la fin c’est la vérité qui triomphera et elle seule. Que cela convienne ou non aux puissants officiels et officieux de notre monde. Et même les médias les plus experts en manipulation et information unilatérale  n’y pourront rien changer. Dieu merci !
(1) Je me garderai de prétendre que le réchauffement climatique est une rumeur, même si bien d’autres dangers, dont on ne parle pas, nous menacent. [NdT]

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La Première guerre mondiale des mots est une initiative de Palestine Think Tank et Tlaxcala.
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