lundi 25 janvier 2010

Les USA et les régimes arabes menacent l'avenir des chaînes satellitaires d’opposition

par عبد الباري عطوان Abdelbari  ATWAN, 19/1/2010. Traduit par Tafsut Aït Baamrane, Tlaxcala
Source : US and Arab regimes threaten future of opposition satellite channels

Des experts des médias arabes se réunissent aujourd'hui  (19 janvier) au Caire pour discuter de la décision du  8 décembre du Congrès US  de sanctionner les satellites arabes qui autroisent la diffusion de chaînes que Washington considère comme hostiles. Les délégués arabes ne devraient toutefois pas s'opposer à la position US, car la majorité des gouvernements arabes ne sont pas en désaccord avec celle-ci, et même l'appuient, en particulier parce que les chaînes ciblées d'actions ciblées, comme «Al-Manar", "Al-Alam", "Al -Hiwar "," Al-Rafidayn »,« Al-Aqsa ", et dans une moindre mesure," Al-Jazira "sont inacceptables pour ces gouvernements.
Les experts de la Ligue arabe sont les derniers à avoir le droit de parler de la liberté de la presse arabe ou d’affronter une telle décision US injuste que musèle les libertés, car la Ligue arabe et le Conseil des ministres de l’information des pays qui y sont affiliés sont ceux-là même qui ont adopté en février 2008 le « document sur les chaînes satellitaires » connu sous le nom de « Charte d'honneur des médias arabes» [sic , NdT] dont la mise en application a conduit à la fermeture de plusieurs chaînes et en a empêché d’autres de transmettre sur les satellites  Nilesat  et ArabSat.
Les ministres arabes de l'Information a approuvé un certain nombre de mesures punitives pour les chaînes satellitaires qui critiquent les dirigeants et discutent de la corruption. Parmi ces mesures : la fermeture de leurs bureaux, leur retrait des satellites arabes et l’imposition de lourdes amendes. Seuls trois pays arabes ont exprimé des réserves sur ces mesures : ce sont le Liban, Qatar et l'Algérie.
Nous n’ exagérons peut-être pas quand nous disons que les «efforts»  des ministres arabes de l'Information  pour supprimer les libertés, clouer les becs, et imposer une politique d'exclusion et de listes noires a  encouragé le Congrès à prendre des mesures punitives contre les chaînes dont il dit qu’elles font de l’agitation anti-US.

L'administration et les institutions US et les gouvernements arabes ont un intérêt commun à "dompter" et à soumettre les médias arabes parce que la plupart des régimes arabes, en particulier les «modérés» parmi eux, sont totalement impliqué dans les guerres US en Irak et en Afghanistan et dans la soi-disant guerre contre le terrorisme.
Du point de vue usaméricain, le soutien à la résistance aux plans usaméricains d’hégémonie dans la région équivaut à une incitation à tuer et terroriser. Malheureusement, la majorité des régimes arabes sont également opposés à la culture de la résistance et aux mouvements qui l'adoptent, à commencer par les talibans en Afghanistan pour finir par le Hamas, le Jihad islamique, les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa et d'autres groupes de résistance en Palestine occupée.
Par une curieuse ironie, le Congrès US, qui s'oppose fermement à la censure chinoise et au filtrage de Google, soutient fermement le musellement des médias arabes et la confiscation des libertés d'expression en adoptant des mesures législatives qui confirment cette démarche honteuse, incompatible avec toutes les leçons faites par les Us américains et les Occidentaux des conférences sur la démocratie, des droits humains et la liberté en général.
Les gouvernements arabes amis des USA ont été engagés dans la fermeture et le blocage de milliers de sites Internet qui critiquent leur corruption et leur dictature mais nous n'avons pas entendu l'administration usaméricaine  protester contre ces mesures répressives.
Nous vivons des temps sombres pour les médias arabes et les choses pourraient même s'aggraver si les USA et Israël décidaient de régler certains dossiers en suspens - notamment au Liban (le Hezbollah) et dans la Bande de Gaza (Hamas) - par des moyens militaires. L'alliance arabe officielle avec le Congrès US contre l’ «autre opinion» est plus en plus forte et solide et se prépare à éteindre les voix qui restent pour dire encore  oui à la résistance et non aux murs d'acier, aux blocus étouffants et à  l'occupation usaméricaine et israélienne.

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La Première guerre mondiale des mots est une initiative de Palestine Think Tank et Tlaxcala.
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