jeudi 14 janvier 2010

Les contes de la mondialisation capitaliste- 1 : les salariés arabes des Vikings n'iront pas à Poitiers

Épisode 1
27/12/2009
Une usine d’«AutoLiv» à Nadhour complètement détruite par un incendie


« Un grave incendie a complètement détruit, hier, à Nadhour, Gouvernorat de Zaghouan l’usine suédoise «AutoLive» spécialisée dans la construction des accessoires de voitures. L’incendie qui c’est déclaré vers 15h a ravagé la totalité du bâtiment qui s’étale sur plus de 3 mille mètres carrés », rapportent les medias tunisiens aujourd’hui.
Incendie Nadhour
Images de l’incendie publiées par le journal « Al Ousbouai »
L’usine qui employait 700 personnes été fermée ce jour là  pour vacances annuelles qui ont commencé le même jour  dans lequel  l’incendie s’est produit.
Cet incendie coïncide avec l’annonce de l’équipementier automobile suédois Autoliv, lundi dernier 21 décembre que la production de son usine d’assemblage des ceintures de sécurité implantée en Tunisie sera transférée en Turquie ce qui se traduira par la perte de 650 postes. Il s’agit précisément de l’usine du Nadour que cet incendie vient de détruire complètement.
L’équipementier automobile suédois Autoliv  compte 5 sites de production qui emploient 1750 personnes en Tunisie.
Épisode 2
05/01/2010
Tunisie - 30 salariés tunisiens d'Autoliv à Poitiers

Après le gigantesque incendie qui s’est déclenché, samedi 26 décembre 2009, à l’usine d’Autoliv de Nadhour, quelque 30 employés tunisiens seront temporairement transférés à Poitiers pour soutenir et coopérer avec leurs collègues français, selon un communiqué de presse publié par Autoliv, lundi 4 janvier 2010. C’est ce qu’a rapporté Business Wire sur son site.
Le processus d'habillage en cuir restera à Nadhour dans un bâtiment loué, en utilisant la main-d'œuvre existante. Ces opérations de couture emploient 700 personnes.
Autoliv a déjà commencé les plans pour reconstruire l'usine de volant en Tunisie. L’usine devrait être, de nouveau, pleinement fonctionnelle d'ici l'été 2010.
Les machines de fabrication ont été détruites par le feu. Toutefois, pratiquement tous les outils essentiels ont été extraits des décombres après l'incendie et sauvés grâce à des mesures rapides et résolues des employés d’Autoliv. Plus d’une centaine d’outils pour le moulage et la mousse, récupérés sur les lieux, ont été expédiés à l'usine européenne principale d’Autoliv à Poitiers, en France. Après avoir effectué les tests finaux, ces outils et ces machines sont actuellement en production à grande échelle.
Jan Carlson, président et chef de la direction d'Autoliv a indiqué : «Nos équipes en France et en Tunisie ont fait un travail fantastique, sans relâche depuis l'incident (…). Malgré l’incendie, nous nous engageons à livrer les produits à temps à nos clients».
«Nous sommes très reconnaissants envers nos clients, les autorités gouvernementales et bien sûr nos employés qui ont tous travaillé ensemble pour résoudre cette situation très difficile», a ajouté M. Carlson.
Rappelons qu’Autoliv est un équipementier automobile suédois. Il s’agit du numéro un mondial des airbags et ceintures de sécurité. La société possède une assurance qui devrait couvrir tous les dégâts matériels causés par le feu.

Épisode 3
12/01/2010
Un préfet français demande à ce que l'on refuse les visas des salariés tunisiens d’Autoliv

Le préfet de la Vienne (centre-est de la France) a refusé à l'entreprise suédoise Autoliv de faire venir dans sa région des ouvriers tunisiens, apprend-on de différentes sources de presse française.
Il s’agit de la trentaine d’ouvriers dont l’usine a été ravagée fin décembre par un incendie.
«Dès que le préfet, Bernard Tomasini, a lu ça dans la presse, il m'a demandé d'appeler le consulat de France en Tunisie pour stopper la délivrance des visas», a expliqué à la presse le secrétaire général de la préfecture Jean-Philippe Setbon.
«L'argument est simple. Il y a un an, Autoliv a licencié une centaine de personnes. Ils ont fait le choix de délocaliser en Tunisie. Très bien. Mais qu'ils l'assument et qu'ils ne fassent pas venir ici des travailleurs tunisiens» a ajouté le secrétaire général.
«Nous sommes opposés à la venue d'employés tunisiens puisque ici, il y a des gens compétents qui ont besoin de travail», a déclaré pour sa part Patrice Gonnet, délégué CFDT.
Il y a de quoi s’interroger sur les prérogatives du préfet et s’il a le droit de demander au consulat à Tunis de ne pas délivrer les visas nécessaires à cette entreprise suédoise.

Ce geste politique (à la veille d’élections régionales en France) reflète très bien la mentalité de certains responsables français et ne saurait, en tout cas, être bien interprété de ce côté de la Méditerranée.


R.B.H.
À suivre...

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