vendredi 21 août 2009

USA/Honduras, après

par Juan Gelman, 30/7/2009
Le premier coup d’Etat en Amérique latine depuis l’accession au pouvoir d’Obama a posé un problème complexe à La Maison Blanche : elle ne peut appuyer publiquement le coup, mais ne veut pas non plus que Zelaya se rapproche encore plus du Venezuela. Ainsi, elle procède à diverses manœuvres pour concilier les deux desseins : la première était de confier à l’OEA la responsabilité de négocier entre le déposé Zelaya et l’usurpateur Micheletti. La réponse, la condamnation unanime du coup et l’expulsion du Honduras de l’organisation, a bouleversé le Département d’Etat, qui déjà menace la possiable réélection de son secrétaire général, le Chilien Insulza. Le second scénario a consisté à confier la tâche à Oscar Arias (le président du Costa Rica, NdT), qui est extrêmement ami de tout ce qui est usaméricain à commencer par leurs gouvernements, quels qu’ils soient.
La proposition d’Arias, supervisée par le Département d’Etat, inclut le rétablissement de Zelaya, mais avec des conditions qui affaiblissent son mandat, fixées par les putschistes : aucun plébiscite sur la réforme de la Constitution, bien que le référendum envisagé par Zelaya n’était que consultatif, intégration des opposants à des postes-clés du cabinet, et au revoir au “communiste” Chávez. En d’autres termes, faire du déposé reposé une marionnette jusqu’aux élections de janvier prochain. Un communiqué des militaires putschistes a exprimé dimanche 26 juillet un appui au plan d'Arias, mais leur commandant en chef, le général Romeo Vásquez Velásquez, a déclaré à la BBC le lendemain qu’il ne permettrait pas la réinstallation de Zelaya.

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