mercredi 8 juillet 2009

Magnifique peuple hondurien

L'auteur de ce dessin, Rúkleman Soto, fait un jeu de mots entre "Escuela" (École) et "Secuela" (Séquelle). Le maître demande à l'élève : Capitale du Honduras ? Réponse du gorille : Tegucigolpe (golpe signifie putsch). Le maître : Reçu! L'École des Amériques, créée en 1946 à Panamá par le Pentagone et rapatriée à Fort Benning, en Géorgie en 1984, où elle a été rebaptisée Institut de l'hémisphère occidental pour la sécurité et la coopération, a formé tous les militaires putschistes et tortionnaires qui ont sévi en Amérique latine depuis 55 ans, dans le long cycle de coups d'État inauguré par le renversement du président Arbenz au Guatemala en 1954. On croyait révolue l'ère des gorilles (c'est ainsi que les Latinos appellent les militaires putschistes). Ce n'est pas tout à fait le cas. Le premier coup d'État "new look" de l'ère Obama vient d'avoir lieu au Honduras. Son organisateur a été le général Romeo Vásquez, chef de l'État-Major conjoint, formé à l'École des Amériques, que le président Zelaya avait destitué le 24 juin pour avoir désobéi à ses ordres. Le 26 juin, il a été reconduit dans ses fonctions par la Cour Suprême, qui a appliqué une des ressources du droit, le recours en protection (amparo). C'est la caracéristique principale de ce putsch "new look" : il se pare de tous les attributs de la légalité et de la constitutionnalité. Mais personne n'est dupe. Et quand le peuple se lève, seuls lui répondent les fusils-mitrailleurs et les tanks, comme au bon vieux temps des Pinochet, Videla, Somoza et Stroessner.

Le Général Romeo Orlando Vásquez Velásquez, gorille en chef, organisateur du Jurassic Coup ("golpe jurásico”, comme l'a défini le journaliste cubain Fidel Díaz Castro).

Les salopards qui, le dimanche 28 juin, ont renversé le président élu Manuel Zelaya (appelé MEL par le peuple) et l'ont expédié en avion au Costa Rica,mettant à sa place l'entrepreneur Micheletti - aussitôt rebaptisté Pinochetti par le peuple - avec la bénédiction de la Conférence épiscopale, n'ont pas la tâche facile. C'est que nous ne sommes plus dans les sombres années 1970. Le peuple hondurien a à sa disposition Internet, Youtube, Twitter, et il dispose d'un réseau d'émigrés planétaire, avant tout l'importante diaspora qui vit aux USA et, par ses envois d'argent, constitue la première ressource du pays. Depuis le 28 juin, donc, le peuple hondurien offre une magnifique résistance aux gorilles. Il compte beaucoup d'alliés, à commencer par les peuples et gouvernements de Cuba, du Nicaragua, du Venezuela, d'Équateur, de Bolivie, d'Argentine, du Paraguay et d'Uruguay, bref l'écrasante majorité des pays membres de l'Organisation des États américains, sans compter l'ONU et l'UE. Reste un hic : la position officielle des USA et du Canada, exemplaire de jésuitisme et de double langage. il est évident pour tous que les putschistes, bons élèves de l'École des Amériques, ont reçu les conseils et l'appui tactique du Pentagone et de la CIA pour réaliser leur putsch dominical.
Questions à 1000 millions de dollars : Obama contrôle-t-il le Pentagone et la CIA ? Est-il sur la même longueur d'ondes qu'Hilary ? Va-t-il se décider à avoir le courage de reconnaître que ce qui s'est passé à Tegucigalpa le 28 juin est un coup d'État et donc appliquer la loi US, c'est-à-dire suspendre les relations diplomatiques, économiques, militaires et fnancières avec le Honduras tant que sa capitale méritera le surnom de Tegucigolpe ?













Mel Zelaya, El Presidente cantante/The Singing President/Le Président chanteur

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