mercredi 11 mars 2009

Gwadloup : Contre-offensive (1)

Par Banbiyo, 10/3/2009. Source : http://blog.lidejis.org/

Yves “speedy” Jégo, l’homme qui traverse l’Atlantique à la vitesse de la lumière des flashes des photographes, s’est ému des propos d’Elie Domota, le porte-parole du LKP,qui avait déclaré, le jeudi 5 mars, que les entreprises devraient appliquer l’accord Jacques Bino ou quitter la Guadeloupe et que le LKP ne laisserait pas “une bande de békés rétablir l’esclavage”.
Pour le secrétaire d’Etat aux confettis, il s’agit d’un “dérapage verbal inadmissible” et “quelle que soit l’intensité d’un conflit social, dire à une catégorie de la population, “faites ça ou partez” n’est évidemment pas acceptable. Il faut que chacun revienne à l’esprit républicain”.
On se souvient pourtant d’un ministre de la République qui, en 2006, avait repris le slogan de l’extrême droite “La France, tu l’aimes ou tu la quittes !” afin de mieux lancer sa campagne électorale pour les présidentielles et mieux rafler les voix de Jean-Marie Le Pen et de Philippe de Villiers.
On ne se souvient pas d’une quelconque réaction d’Yves Jégo, ni de l’ouverture d’une enquête judiciaire à l’encontre de Nicolas Sarkozy.
Les indignations sélectives d’un Yves Jégo, d’un Yves Thréard et d’autres sicaires n’auraient donc aucune importance si elles n’étaient appuyées par l’appareil d’Etat et qu’elles ne révélaient la contre-offensive qui se met, très lentement mais très sûrement, en place.
La meute des puissants a lancé la chasse et elle n’hésitera pas à tenter d’utiliser l’institution judiciaire selon un schéma très classique de répression des mouvements populaires dans les colonies françaises : après les massacres des 26 et 27 mai 1967, le procès des 18 militants guadeloupéens devant la Cour de sûreté de l’Etat ; après les émeutes de Cayenne en novembre 1996, l’arrestation des militants de l’UTG (Union des Travailleurs Guyanais), du MDES (Mouvement de Décolonisation et d’Emancipation Sociale) et du PNPG (Parti National Populaire Guyanais).
L’attaque contre Elie Domota n’est qu’un premier ballon d’essai ; les tentatives d’intimidation, de déstabilisation et les coups fourrés plus ou moins dissimulés se multiplieront dans les semaines et les mois à venir surtout si le gouvernement ne parvient pas à contrôler le déroulement et les conclusions des Etats Généraux décidés unilatéralement par le président français.

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