mardi 30 septembre 2008

Qui tire profit de « l’image positive » de l’Afrique ?

par Vladislav MARJANOVIC, 17 Septembre 2008

Une préoccupation de la diaspora africaine
Que racontent de l’Afrique les grands médias occidentaux ? Essentiellement quelques histoires indigentes de guerres, crises, maladies et famines . Mais ces images elles-mêmes sont occultées par d’autres plus effrayantes : celles des migrants. Chaque jour il en arrive dans des embarcations délabrées. Beaucoup meurent en route, mais les autres en sont déjà à briser les remparts de la forteresse Europe et on les voit dans presque tous les pays européens et ils font peur. Ils prennent le travail des autochtones, dealent de la drogue, se prostituent et sont une menace pour les bonnes mœurs. On en est déjà à craindre que l’Europe ne s’africanise et ne soit menacée de déclin, parce que les immigrants africains apportent dans leurs bagages la barbarie et l’anarchie.
Bien sûr les communautés africaines installées en Occident veulent corriger cette image négative qu’on donne de leur continent et de ses habitants. Comme elles sont maintenant organisées et possèdent leurs propres médias, elles s’efforcent de les utiliser pour expliquer à l’opinion publique occidentale qu’il y a aussi une autre Afrique, une Afrique de créatifs et de gagneurs, parvenus dans divers domaines à des réussites qui leur ont assuré une reconnaissance au niveau international. En outre ils font remarquer qu’il y a en Afrique beaucoup moins de guerres que par le passé, que le processus de paix est en marche, la démocratie établie et la presse de plus en plus libre. À leur avis on devrait mettre en avant ces conquêtes lorsqu’on parle de l’Afrique. Les autres sujets qui pourraient ternir cette image positive seraient plutôt du domaine du linge sale et le linge sale se lave en famille, ou du moins, on essaie.
Cette « philosophie des médias » n’est pas neuve. Elle était de règle dans les pays ex-communistes. Dès l’enfance on vous ressassait qu’il fallait donner aux étrangers une « image positive » de votre pays et de son système politique. Et ce n’était pas difficile, les médias vous montraient le chemin. Dans les journaux des pays communistes on ne trouvait que des images positives : des discours politiques exposant les avancées dans la réalisation des plans quinquennaux, des ouvriers et ouvrières rayonnants, des remises de prix à des représentants de l’« intelligentsia honnête » (entendez par là : fidèle à la ligne du parti), des nouvelles de rendements record dans tel ou tel kolkhoze, un peu de sport et terminé. Dans les sociétés communistes, les conflits n’existaient pas, vous disaient les médias, et si par hasard il y en avait, c’était très accessoire. Les douleurs d’enfantement de la société nouvelle, telle était l’explication officielle. Tant l’apparence est importante ...

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